Parc zoologique & botanique de Mulhouse

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Strongyloides spp.

Les nématodes du genre Strongyloides, encore appelés anguillules, appartiennent à la famille des Strongyloididés. Ce sont des parasites de l’intestin grêle de nombreuses espèces de vertébrés dont nos carnivores domestiques et les primates. Plusieurs espèces sont rapportées chez les primates non-humains, parmi lesquelles figurent Strongyloides fuelleborni qui reste la plus retrouvée, S.cebus, S.papillosus, S. simiae et S. stercoralis (Cogswell, 2007).

Epidémiologie

Les espèces du genre Strongyloides sont cosmopolites, même si la prévalence d’infestation est plus élevée en région subtropicale ou tropicale qu’en région tempérée. Elles sont retrouvées chez tous les groupes de primates non-humains sauf les Prosimiens.

  • Strongyloides stercoralis est rapportée chez les Singes du Nouveau Monde, notamment le saki moine (Pithecia monachus) (Rondónet al., 2021), les Singes de l’Ancien Monde, notamment le nasique (Nasalis larvatus) (Adrus et al., 2019), et les Grands singes, notamment le gorille (Gorilla gorilla), l’orang-outan (Pongo pygmaeus), les chimpanzés (Pan ) et les gibbons (Hylobatidés) ;
  • Strongyloides fuelleborni est rapportée chez les Prosimiens, les Singes de l’Ancien Monde, et les Grands Singes, notamment le loris lent (Nycticebus menagensis), le macaque rhésus (Macaca mulatta), le macaque crabier (Macaca fascicularis), le macaque à queue de cochon (Macaca nemestrina), les babouins (Papio), les vervets (Chlorocebus pygerthus et Chlorocebus sabeus), le colobe rouge (Piliocolobus gordonorum), les cercopithèques (Cercopithecidés) et les chimpanzés (Pan spp.) (Cogswell, 2007; Anderson et al., 2012; Calle & Joslin, 2015 ; Frias et al., 2018; Tanchomnang et al., 2018 ; Barelli et al., 2019 ; Janwan et al., 2020 ; Cruz et al., 2021) ;
  • Strongyloides papillosus est rapportée chez les Singes de l’Ancien Monde et les Grands Singes, notamment le patas (Erythrocebus patas), le gorille (Gorilla gorilla), l’orang-outan (Pongo pygmaeus), les gibbons (Hylobatidés) et les chimpanzés (Pan ) (Cogswell, 2007) ;
  • Strongyloides simiae est rapportée chez les Singes de l’Ancien Monde, notamment le patas (Erythrocebus patas) et les macaques (Macaca ) (Cogswell, 2007) ;
  • Strongyloides cebus est rapportée chez les Singes du Nouveau Monde, notamment les singes écureuils (Saimiri ), les Callithricidés, les singes araignés (Ateles spp.), les capucins (Sapajus et Cebus spp.), et les singes laineux (Lagothrix spp.) (Cogswell, 2007; Mati, 2013; Parr, 2013).

Description

Les œufs de Strongyloides sont ovalaires, symétriques, à paroi fine et à faces latérales parallèles. Ils renferment un embryon vermiforme et mesurent 40 à 70 μm de longueur pour 20 à 35 μm de largeur. Il n’est pas possible de distinguer les différentes espèces à l’examen de l’œuf seul; une coproculture est alors conseillée (Cogswell, 2007).

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel comprend des éléments parasitaires et non parasitaires:

  • Les nématodes libres de l’environnement: leurs œufs sont en général plus gros que ceux de Strongyloides (70 à 120 μm de longueur pour 24 à 43 μm de largeur). En cas de doute, il est recommandé d’avoir recours à des techniques de coproculture ou de Baermann (Petithory et al., 1995).
  • Les œufs de strongle embryonnés sont de même dimension que les œufs de Strongyloides mais leur taille varie énormément (40 x 60 μm à 110 x 230 μm). Ils présentent néanmoins une paroi un peu plus large et leurs faces latérales sont bombées et non parallèles. En cas de doute, il est recommandé d’avoir recours à des techniques de coproculture (Garcia, 2021).

Signes cliniques

L’infestation se manifeste sous forme de déshydratation, léthargie, perte de poids, anorexie, signes digestifs (diarrhée mucoïde à hémorragique, vomissements, constipation), signes dermatologiques (dermatite, prurit), signes respiratoires (toux, dyspnée), et peut même être mortelle (Strait et al., 2012; Mati et al., 2013; Calle & Joslin, 2015; Murphy, 2015; Frias et al., 2018b; Cruz et al., 2021).

Prophylaxie et traitement

La strongyloïdose ou anguillulose est une parasitose contagieuse et certaines espèces comme Strongyloides fuelleborni sont zoonotiques. Ainsi, des mesures hygiéniques doivent être mises en place lors de son diagnostic.

Plusieurs traitements sont décrits chez les primates non-humains :

  • Ivermectine : 200-300 µg/kg par voie intramusculaire, sous-cutanée ou orale en une prise (Calle & Joslin, 2015 ; Cruz et al., 2021) ;
  • Thiabendazole : 50-100 mg/kg par voie orale une fois par jour pendant 1 à 5 jours (Cogswell, 2007) ;
  • Moxidectine : 0.5 mg/kg (Dufour et al., 2006) ;
  • Mébendazole :22 mg/kg par voie orale ou sous-cutanéeune fois par jour pendant 2 à 3 jours (Cogswell, 2007) ;
  • Fenbendazole : 20 mg/kg par voie orale une fois par jour pendant 14 jours (Calle & Joslin, 2015) ;
  • Albendazole : 10 mg/kg par voie orale une fois par jour pendant 3 jours (Cruz et al., 2021) ;
  • Pyrantel : 11 mg/kg par jour une fois (Strait et al., 2012) ;
  • Lévamisole : 10 mg/kg par voie sous-cutanée ou par voie orale pendant 2 à 3 jours (Calle & Joslin, 2015).

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