Parc zoologique & botanique de Mulhouse

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Cryptosporidium spp.

Les protozoaires du genre Cryptosporidium ont été découverts il y a plus de 100 ans par Edward Tyzzer (Tyzzer, 1907). C’est un parasite digestif de nombreuses espèces de mammifères (rongeurs, primates, équidés, carnivores domestiques), de reptiles (lézards, serpents), d’oiseaux ou de poissons (Fayer et al., 2000). Certaines espèces du genre Cryptosporidium sont transmissible à l’Homme.

Epidémiologie

Les cryptosporidies sont des parasites cosmopolites retrouvés chez tous les groupes de primates non-humains, notamment :

  • Cryptosporidium parvum chez des gorilles (Gorilla gorilla beringei), des macaques à toque (Macaca sinica sinica), des semnopithèques entelles (Semnopithecus entellus thersite), des semnopithèques blanchâtres (Trachypithecus vetulus philbricki), des macaques rhésus (Macaca mulatta), et des macaques crabiers (Macaca fascicularis) (Graczyk et al., 2001 ; Ekanayake et al., 2007 ; Ye et al., 2012 ; Chen et al., 2019) ;
  • Cryptosporidium hominis chez des macaques rhésus (Macaca mulatta), macaques crabiers (Macaca fascicularis), des babouins olive (Papio anubis), des semnopithèques de François (Trachypithecus francoisi) et des singes écureuils (Saimiri spp.) (Ye et al., 2012 ; Karim et al., 2014 ; Liu et al., 2015 ; Widmer et al., 2020) ;
  • Cryptosporidium felis chez des macaques rhésus (Macaca mulatta) (Ye et al., 2012) ;
  • Cryptosporidium suis chez des propithèques de Coquerel (Propithecus verreauxi coquereli) (da Silva et al., 2003) ;
  • D’autres espèces non-identifiées de Cryptosporidium ont été décrites chez des lémuriens (Lemuridés), des nycticèbes (Nycticebus spp.), des singes écureuils (Saimiri spp.), des tamarins (Saguinus spp.), des singes araignées (Ateles spp.), des babouins (Papio spp.), des macaques (Macaca spp.), des mangabeys (Cercocebus et Lophocebus spp.), des mandrills (Mandrillus sphinx), des semnopithèques et des colobes (Colobinae), des siamangs (Symphalangus spp.), et des gorilles (Gorilla gorilla) (Strait et al., 2012 ; Cacciò & Widmer, 2014).

Description

Les oocystes de cryptosporidie ne se colorent pas au Lugol. Ce sont des petites structures rondes mesurant entre 4 et 6 μm de diamètre, réfringentes. Leur contenu n’est pas visualisable en microscopie optique. Leur identification nécessite une coloration de Ziehl-Neelsen modifiée ; ils sont alors colorés en rose-rouge sur un fond bleu-vert. Il n’est pas possible de distinguer les différentes espèces sans technique de biologie moléculaire (Hoffman, 2017).

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel comprend les petits kystes de flagellés et amibes, les autres oocystes de coccidie et les éléments non parasitaires de petite taille :

  • Les petits kystes d’autres espèces de flagellé et amibes (Retortamonas intestinalis, Enteromonas hominis, Endolimax nana, Entamoeba hartmanni) sont en général colorés au Lugol et présentent un noyau (Hoffman, 2017).
  • Les autres oocystes de coccidie sont aussi colorés par la coloration de Ziehl-Neelsen modifiée mais pas au Lugol. Ils sont néanmoins de plus grande taille (Hoffman, 2017).
  • Les éléments non parasitaires de petite taille ne sont ni colorés au Lugol, ni colorés par la coloration de Ziehl-Neelsen modifiée (Petithory et al., 1995).

Signes cliniques

Une cryptosporidiose symptomatique est observée surtout chez les individus jeunes et immunodéprimés, notamment ceux atteints par le Virus de l’Immunodéficience Simienne (VIS). Elle n’est que peu symptomatique chez les individus adultes en bonne santé.

La cryptosporidiose occasionne des douleurs abdominales, des épisodes de nausée, une diarrhée profuse et souvent très liquide, associé à de l’abattement, une déshydratation, une perte de poids, une distension gazeuse et liquidienne des anses, ainsi qu’une adénomégalie mésentérique, et plus rarement une hypothermie. Chez ces individus, elle est souvent fatale (Wilson et al., 1984). Des affections extra-intestinales peuvent également apparaître chez les animaux immunodéprimés atteints de cryptosporidiose, comme par exemple une conjonctivite (Baskin, 1996), une atteinte pancréatique ou biliaire (Kovatch & White, 1972 ; Kaup et al., 1994), ou une bronchopneumonie (Yanai et al. 2000).

Prophylaxie et traitement

La cryptosporidiose étant zoonotique, des mesures hygiéniques de précaution sont fortement recommandées lors de la manipulation de primates non-humains infestés. Aucun traitement efficace ou spécifique à Cryptosporidium spp. n’est rapporté dans la littérature, que ce soit pour les primates non-humains ou les autres espèces sensibles, malgré de nombreux essais thérapeutiques. Les recommandations actuelles consistent en l’association d’une fluidothérapie, d’un traitement symptomatique (incluant un antidiarrhéique), et d’antibiotiques (Calle & Joslin, 2015 ; Murphy, 2015 ; Williams, 2015).

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