Les protozoaires du genre Cyclospora sont des coccidies digestives qui possèdent une très grande diversité d’hôtes (reptiles, insectes, rongeurs, primates au sens large, autres mammifères). Les différentes espèces de Cyclospora sont souvent spécifiques (Ortega & Eberhard, 2010).Chez les primates non-humains, plusieurs espèces exercent un réel pouvoir pathogène, dont Cyclosporacayetanensis, C.cercopitheci, C.colobi, C.papionis et C. macacae.
Epidémiologie
Ce sont des parasites cosmopolites retrouvés essentiellement chez les Singes de l’Ancien Monde et les Grands Singes, notamment chez les chimpanzées (Pan troglotydes), les babouins (Papio spp.), les vervets (Chlorocebus spp.), les colobes (Colobus spp.), les macaques (Macaca spp.) et les tamarins (Saguinus spp.) (Eberhard et al., 1999 ; Strait et al., 2012 ; Li et al., 2015 ; Zapata Valencia et al., 2021). Ce genre de parasite affecte également les humains : il s’agit d’agents de zoonose.
Description
Les oocystes observés lors de l’examen coproscopique sont ronds et mesurent 8 à 10 μm de diamètre environ. Ils existent sous leur forme sporulée et non sporulée. Sous leur forme sporulée, ils contiennent 2 sporocystes contenant chacun 2 sporozoïtes mais ces éléments sont difficilement visualisables en microscopie optique (Colomina Rodriguez & Villar Serrano, 1997).
Les oocystesne sont pas colorés au Lugol mais peuvent l’être à la coloration de Ziehl-Neelsen modifiée (certains oocystes le sont, d’autres apparaissent par soustraction, ce qui est un élément diagnostic). Le diagnostic final passe donc par la combinaison de trois techniques :
- La coloration de Ziehl-Neelsen modifiée : les oocystes apparaissent en rose-rouge sur fond bleu-vert ou par soustraction (Strait et al., 2012) ;
- La microscopie par fluorescence aux ultraviolets : les oocystes apparaissent en bleu lorsque la longueur d’onde choisie est comprise entre 330 et 365 nm (Li et al., 2015) ;
- La microscopie à contraste interférentiel permet de visualiser avec davantage de précision le contenu de l’oocyste (Verweij et al., 2003).
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel comprend les autres coccidies, les kystes de protozoaire de petite taille et les structures de petite taille non parasitaire. Les petits kystes d’autres espèces de flagellés et amibes (Retortamonas intestinalis, Enteromonas hominis, Endolimax nana, Entamoeba hartmanni) sont en général colorés au Lugol et présentent un noyau. Les autres oocystes de coccidie sont aussi colorés par la coloration de Ziehl-Neelsen modifiée mais pas au Lugol. Leur taille diffère néanmoins (4 à 6 μm de diamètre pour Cryptosporidium spp., plus de 10 μm de diamètre pour Eimeria spp. et Isospora spp.) (Strait et al., 2012). Les éléments non parasitaires de petite taille ne sont ni colorés au Lugol, ni colorés par la coloration de Ziehl-Neelsen modifiée (Petithory et al., 1995).
Signes cliniques
Les Cyclospora provoquent des troubles digestifs chez les espèces animales parasitées. Ces manifestations cliniques sont cependant peu rapportées chez les primates non-humains (Strait et al., 2012). Chez l’Homme, Cyclospora cayetanensis peut être responsable d’une diarrhée aiguë, de douleurs abdominales, de vomissements, d’anorexie, de perte de poids, de myalgie, d’hyperthermie et d’abattement (Global Health, Division of Parasitic Diseases and Malaria, 2019b).
Prophylaxie et traitement
Les Cyclospora pouvant être zoonotiques, des mesures préventives d’hygiène doivent être prises lors du diagnostic de cette parasitose. Chez l’Homme comme chez les primates non-humains, le sulfaméthoxazole-triméthoprime est efficace lors de cyclosporose (Strait et al., 2012).
